Rétrospective

A propos de Vigo : une nouvelle morale de liberté et de l’amour. Hommage au cinéaste Jean Vigo

A propos de Vigo : une nouvelle morale de liberté et de l’amour. Hommage au cinéaste Jean Vigo

Nous sommes associés à cet hommage à Jean Vigo que présente le Stadtkino Basel (Tél. +41 (0)61 272 66 88, www.stadtkinobasel.ch) et pour laquelle nos membres bénéficient d’une réduction de 50 % (sur présentation de la carte de membre à jour).

Fils d’un militant anarchiste et pacifiste, Jean Vigo a connu une enfance difficile marquée par l’assassinat de son père. Il multiplie alors les internats et les lycées et gardera de cette période un esprit de révolte qui transparaîtra dans chacun de ses films.

L’œuvre de Vigo est courte et pour cause : il meurt en 1935 à l’âge de 29 ans. Il n’aura tourné que quatre films tous présents dans le programme. Cependant ces films auront un impact majeur sur des générations de cinéastes, notamment ceux de la nouvelle vague. Cet hommage tente donc de brosser un tableau non seulement de Vigo mais également de ce que l’on pourrait appeler la « sphère Vigo », à savoir les cinéastes qu’il admirait, ceux qui ont été ses amis, ou bien ceux qui se situent en filiation avec son œuvre toujours moderne. Ainsi la rétrospective propose de parcourir un siècle de cinéma, des cinéastes avant-gardistes des années 20 jusqu’aux réalisateurs plus contemporains comme Carax, Godard ou Costa-Gavras. D’ailleurs aujourd’hui encore, chaque année, le Prix Jean Vigo récompense l’auteur « d’un film qui se caractérise par l’indépendance de son esprit et la qualité de sa réalisation ».

Jeudi 6 novembre à 20h: Rencontre avec la fille du cinéaste, Luce Vigo, elle-même critique de cinéma. Débat avec Martin Girod, critique de cinéma et ancien directeur des oprogrammes du Filmpodium de Zurich.

Programme complet:

LA FILLE DE L’EAU (1924) de Jean Renoir, avec Catherine Hessling, Pierre Champagne. Premier film de Jean Renoir ce film expérimental, mélange improbable de mélodrame, de néoréalisme, de farce et de surréalisme, contient en germe le futur cinéma de son auteur. Dimanche 2 novembre à 20h.

L’HOMME A LA CAMERA (1928) de Dziga Vertov. Un film essentiel dans l’histoire du cinéma par son approche de la narration, du montage et sa mise en abîme du cinéma, kaléidoscope éblouissant, totalement déstructuré, sur la vie quotidienne à Odessa au début du communisme. Le vendredi 28 novembre à 20h et le samedi 29 novembre à 17h.

INVITATION AU VOYAGE, (1927) Germaine Dulac / FIEVRE (1921) de Louis Delluc. Deux films montrant l’impact qu’avait la poésie sur le cinéma des années 20. Invitation au voyage, ode onirique teintée de surréalisme, tire son titre d’un poème de Baudelaire, Fièvre est « une remarquable peinture d’un bar et de ses habitués, par touches impressionnistes, brèves et sûres » (G. Sadoul). Jeudi 13 novembre à 21h.

A PROPOS DE NICE (1930) de Jean Vigo / ENTR’ACTE (1924) de René Clair / UN CHIEN ANDALOU (1928) de Luis Buñuel. Vigo appréciait beaucoup le petit film dadaïste de René Clair et la suite de violentes métaphores surréalistes de Buñuel. Son « point de vue documenté » sur Nice est truffé de surprenantes métaphores visuelles. Dimanche 2 novembre à 15h30, jeudi 6 novembre à 17h30, samedi 8 novembre à 18h.

A NOUS LA LIBERTE (1931) de René Clair avec Paul Ollivier, Raymond Cordy, Henri Marchand. Un des films culte de la jeunesse intellectuelle des années 30 avec Les temps modernes de Chaplin, ce film sur la rupture par rapport à la société, l’amitié, reste un classique. Samedi 1 novembre à 17h30, mercredi 5 novembre à 18h30, vendredi 7 novembre à 20h, samedi 8 novembre à 15h30.

ZERO DE CONDUITE (1933) de Jean Vigo, EASY STREET (1917) de Charlie Chaplin, TARIS ROI DE L’EAU (1931) de Jean Vigo. Zéro de conduite, presque autobiographique, se déroule dans un internat où la discipline est si sévère que les élèves y préparent une conspiration. Une séquence du film s’inspire directement du court-métrage de Chaplin. Taris, film de commande sur un nageur, contient des prises de vues sous-marines remarquables pour l’époque. Vendredi 14 novembre à 22h, dimanche 16 novembre à 19h30, dimanche 29 novembre à 18h30.

L’ATALANTE (1934) de Jean Vigo, avec Michel Simon, Jean Dasté, Dita Parlo. Un marinier épouse une jeune paysanne, qui s’acclimate mal sur sa péniche où règne un vieil excentrique. Elle s’enfuit pour découvrir Paris, la grande ville. Son mari se désespère puis ils se retrouvent. Une histoire d’amour fou d’un lyrisme violent, le chef d’oeuvre de Vigo. Samedi 1 novembre à 20h, jeudi 6 novembre à 21h, Samedi 15 novembre à 17h30, dimanche 30 novembre à 20h.

L’HISTOIRE DU SOLDAT INCONNU (1932) de Henri Storck. Brûlot antimilitariste, ce film fut censuré en France à sa sortie. Storck qui fut l’ami de Vigo dénonce ici les collusions entre les pouvoirs financiers, l’armée et l’Eglise. Samedi 1 à 17h30, mercredi 5 à 18h30, vendredi 7 à 20h, samedi 8 à 15h30.

TONI (1934) de Jean Renoir, avec Charles Blavette, Celia Montalván, Jenny Hélia. Ce film, précurseur du néoréalisme italien, suit en Provence les amours contrariées de Toni, immigré italien, accusé à tort d’un meurtre commis par son ancienne maîtresse. Renoir s’y essaie à une approche qui rappelle le documentaire. Vendredi 7 à 22h15, dimanche 9 à 17h30, mercredi 12 à 21h, dimanche 16 à 13h30.

LE CRIME DE MONSIEUR LANGE (1936) de Jean Renoir, avec René Lefèvre, Florelle, Jules Berry. Sorte de conte philosophique sur un scénario de J. Prévert. Les ouvriers d’une maison d’édition fondent une coopérative après que leur patron véreux se soit enfui pour éviter la faillite. Samedi 22 à 20h, dimanche 23 à 17h30, jeudi 29 à 22h15, dimanche 30 à 15h15.

QUAI DES BRUMES (1938) de Marcel Carné, avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon. Chef d’œuvre du réalisme poétique dialogué par Jacques Prévert d’après l’œuvre de Pierre Mac Orlan. Samedi 15 à 22h15, vendredi 21 à 20h, samedi 232 à 15h15, dimanche 30 à 18h30.

BOUDU SAUVE DES EAUX (1932) de Jean Renoir, Michel Simon, Charles Granval, Marcelle Hainia. Las de la vie, Boudu, magnifique clochard, tente de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Seine. Monsieur Lestingois, bourgeois libéral qui l’observe à la longue vue, intervient et le sauve. Il le ramène dans son magasin. Une fois revenu à lui, Boudu décide de profiter de la situation. Vendredi 14 à 20h, simanche 16 à 17h30, vendredi 21 à 15h15, dimanche 23 à 13h30.

IF (1968) de Lindsay Anderson, avec Malcolm McDowell, David Wood, Richard Warwick. Ce film à la résonance actuelle, directement inspiré de Zéro de Conduite, raconte la révolte de jeunes lycéens Anglais face au système éducatif. Samedi 10 à 18h30, vendredi 14 à 17h30, dimanche 16 à 21h.

LES AMANTS DU PONT NEUF (1991) de Leos Carax, avec Denis Lavant, Juliette Binoche, Klaus Michael Gruber. L’histoire d’un amour fou entre deux jeunes gens, Alex, cracheur de feu et Michèle, belle vagabonde, de 1989 à 1991, ayant pour décor le plus vieux pont de Paris, le Pont-Neuf. Le film contient de nombreux « clin d’oeil » évoquant l’Atalante. Samedi 15 à 15h15, vendredi 21 à 17h30, dimanche 23 à 20h, vendredi 28 à 15h15.

LES 400 COUPS (1959) de François Truffaut, avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy. Un film largement autobiographique, classique de la nouvelle vague. L’enfance difficile d’Antoine Doinel qui lui vaudra d’être enfermé dans un centre pour mineurs délinquants. Dimanche 2 à 13h30, lundi 3 à 18h30, vendredi 7 à 15h15, dimanche 9 à 20h.

LE DERNIER TANGO A PARIS (1972) de Bernardo Bertolucci, avec Marlon Brando, Maria Schneider. Film sulfureux sur la relation érotique intense et houleuse entre un quadragénaire américain et une jeune femme de 20 ans sa cadette. Samedi 15 à 19h45, dimanche 16 à 15h, jeudi 20 à 18h30.

ELOGE DE L’AMOUR (2001) de Jean-Luc Godard. Avec Bruno Putzulu, Cécile Camp, Jean Davy. Un film lyrique sur le passage de l’enfance à la vieillesse et sur la transmission de la mémoire. Dimanche 9 à 13h30, jeudi 13 à 18h30, lundi 17 à 21h.

A PROPOS DE NICE, LA SUITE (1995). 65 ans après la sortie du film de Vigo À propos de Nice sept réalisateurs dont, entre autres, Raymond Depardon ou Costa-Gavras lui rendent hommage en revisitant la ville à travers autant de points de vue. Mercredi 19 à 18h30, dimanche 23 à 15h15, jeudi 27 à 21h.