Rétrospective
Hommage à Alain Resnais avec le Stadtkino Basel
Au Stadtkino Basel.
Nous sommes associés à cet hommage à Alain Resnais que présente le Stadtkino Basel et pour laquelle nos membres bénéficient d’une réduction de 50 % (sur présentation de la carte de membre à jour).
Né à Vannes en 1922 dans une famille de lettrés, Allain Resnais se passionne très tôt pour toutes les formes d’art (photographie, littérature, peinture etc.), influences qui marqueront durablement son œuvre. Sa carrière de réalisateur commence par des courts-métrages documentaires (Van Gogh en 1948, Guernica en 1950). En 1956, il est reconnu par la critique et ses pairs en recevant le prix Jean Vigo pour Nuit et brouillard, film référence sur les camps de déportation. Son premier long métrage de fiction (Hiroshima mon amour en 1959) bouleverse l’histoire du cinéma pour être immédiatement considéré comme un chef d’œuvre. Resnais enchaîne ensuite plusieurs films dont les sujets montrent un engagement politique et social (Muriel, ou le Temps d’un retour en 1963). Son style prend forme. Surréaliste, distant et en rupture narrative. Providence (1978), Smoking/No smoking (1993), et On connait la chanson (1998), lui apportent deux Césars de meilleur réalisateur et trois Césars de meilleur film. Malgré la diversité des thèmes abordés, les questions de déterminisme, de libre arbitre et de conditionnement sont toujours présentes. L’existence est un chaos, la vérité subjective voire absente. Son œuvre est une composition filmique aux tonalités multiples: grotesque, comique, dramatique. A près de 90 ans, Lion d’or d’honneur à la Mostra de Venise 1995, Ours d’argent au Festival de Berlin 1998 et Prix exceptionnel du Jury à Cannes en 2009 pour l’ensemble de sa carrière, il termine un nouveau film…
La sélection du Stadtkino donne un bel aperçu de son talent (pour les dates et horaires de projection, vérifier sur leur site Internet, www.stadtkinobasel.ch)("Pas sur la bouche", que nous avions annoncé dans notre programme "papier", a malheureusement été retiré de la série à la dernière minute).
Au programme:
•TROIS COURTS MÉTRAGES : VAN GOGH (1947), le premier film de Resnais distribué commercialement, Oscar du court-métrage deux bobines en 1950. GUERNICA (1950), une évocation du drame de ce petit village basque bombardé par l’aviation allemande le 26 avril 1937, à travers les œuvres de Picasso et un texte de Paul Eluard dit par Maria Casarès et Jacques Pruvost. NUIT ET BROUILLARD (1955), un documentaire de référence sur les camps de concentration, mêlant archives en noir et blanc et images tournées en couleurs. Texte de Jean Cayrol, écrivain et ancien déporté, lu par Michel Bouquet (dans la vo. Sera présenté en version allemande, traduction de Paul Celan). Prix Jean Vigo 1956. Jeudi 3 mai à 19h et dimanche 6 mai à 14h.
•HIROSHIMA MON AMOUR (1959). Scénario et dialogues de Marguerite Duras. Avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada, Bernard Fresson. Une actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient son amant, mais aussi son confident, à qui elle raconte ses souvenirs d’un amour impossible avec un soldat allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Mêlant l’Histoire à l’intime, l’individuel au collectif, le film, à la fois poème d’amour et de mort, est considéré par la majorité des critiques comme un chef d’œuvre. Mercredi 2 mai à 21h, vendredi 4 mai à 17h30, dimanche 13 mai à 15h30.
•L’ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD (1961). Scénario d’Alain Robbe-Grillet. Avec Delphine Seyrig, Giorgio Albertazzi, Sacha Pitoëff. Prix Méliès et Lion d’or à Venise en 1961. Dans un somptueux hôtel entouré d’un parc à la française, un homme tente de convaincre une femme qu’ils ont eu une liaison l’année précédente à Marienbad. Amour rêvé, désiré, peut-être vécu ? Une tentative d’adaptation du « nouveau roman » à l’écran, dans un univers baroque d’une très grande beauté visuelle. Samedi 5 mai à 20h, lundi 7 mai à 18h30, samedi 12 mai à 15h15.
•MURIEL OU LE TEMPS D’UN RETOUR (1963). Prix de la critique à la Mostra de Venise 1963. Avec Delphine Seyrig, Jean-Pierre Kérien, Jean-Baptiste Thierrée, Nita Klein, scénario de Jean Cayrol. A Boulogne, deux anciens amants, Alphonse et Hélène, se retrouvent bien des années après leur séparation pendant la guerre. Autre guerre, celle du beau fils d’Hélène qui revient d’Algérie, hanté par la torture qu’il a du y pratiquer. Un montage subtil, une musique oppressante, trois personnages qui vivant sous le poids du passé ne parviennent pas à s’en échapper. Jeudi 10 mai à 21h15, vendredi 11 mai à 17h30 et vendredi 18 mai à 15h15.
•LA GUERRE EST FINIE (1966). Avec Yves Montand, Ingrid Thulin, Geneviève Bujold, Jean Bouise, Paul Crauchet, Dominique Rozan, scénario et dialogues de Jorge Semprun. 1965. Diego, communiste espagnol, vit en exil à Paris. Régulièrement, il passe la frontière assurant la liaison entre les militants exilés et ceux restés en Espagne. Un jour, il se prend à douter du sens de son action. Le film a reçu le Prix Méliès, le Prix Louis-Delluc, et le Grand Prix de l’Académie du Cinéma. Samedi 12 mai à 20h, vendredi 14 mai à 18h30, samedi 19 mai à 15h, jeudi 24 mai à 21h.
•STAVISKY (1974). avec Jean-Paul Belmondo, François Périer, Any Duperey, Claude Rich, Michael Lonsdale. Scénario de Jorge Semprun. Le parcours et le mystère de Serge Alexandre Stavisky, escroc de l’entre-deux-guerres dont la mort, maquillée en suicide, créa un scandale aux profondes implications politiques. Mercredi 16 mai à 18h30, vendredi 18 mai à 22h15, lundi 21 mai à 21h.
•MON ONCLE D’AMERIQUE (1980) avec Roger Pierre, Nicole Garcia, Gérard Depardieu, Pierre Arditi, scénario de Jean Gruault. Trois destinées, celles d’un journaliste, d’un fils d’agriculteur recyclé dans une industrie textile, et celle d’une fille d’ouvrier devenue styliste, s’entrecroisent en contrepoint des théories formulées depuis son laboratoire par le professeur Laborit, biologiste et analyste des comportements. Le film a reçu le Prix Méliès, le Grand Prix du Jury et le Prix de la critique à Cannes et a été nommé aux Oscars en 1981 pour son scénario. Dimanche 27 mai à 17h30, samedi 9 juin à 17h30, dimanche 10 juin à 15h, vendredi 15 juin à 17h15.
•LA VIE EST UN ROMAN (1983. Avec Vittorio Gassman, Ruggero Raimondi, Geraldine Chaplin, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Sabine Azéma. Scénario de Jean Gruault. Dans un château, trois histoires entrelacées se déroulent à des époques différentes; un comte mégalomane pratique des expériences sur ses amis volontaires, un colloque consacré à "l’éducation de l’imagination" réunit des enseignants, des enfants construisent un monde médiéval imaginaire. La quête est identique: la recherche du bonheur et de l’amour. Vendredi 25 mai à 22h15, lundi 28 mai à 17h30, jeudi 31 mai à 18h30.
•L’AMOUR À MORT (1984). Avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, André Dussolier, Fanny Ardant, scénario de Jean Gruault. Déclaré cliniquement mort, Simon ressuscite quelques instants après son décès. Bouleversé par cette expérience, dont il parle à un couple d’amis pasteurs, Jérôme et Judith, il retrouve Elisabeth, la femme avec qui il vivait une intense histoire d’amour. Que va-t-il faire de cette »vie en plus » qui lui est accordé ? Dimanche 13 mai à 17h30, samedi 19 mai à 20h, samedi 26 mai à 17h30.
•MÉLO (1986. D’après la pièce d’Henri Bernstein, avec Pierre Arditi, Sabine Azèma, André Dussolier, Fanny Ardant. Un célibataire et un couple confrontent leurs vies respectives : le premier n’a plus que les souvenirs, le second n’a plus que les compromis. Lui se voile la face quand son meilleur ami, Marcel, séduit sa femme. La tragédie couve sous ces faux-semblants… Un hommage au théâtre et à ses artifices. Jeudi 17 mai à 21h, dimanche 20 mai à 17h30, dimanche 27 mai à 13h30.
•ON CONNAIT LA CHANSON (1997). avec Agnès Jaoui, André Dussolier, Lambert Wilson, Jean-Pierre Bacri. Cette comédie-dramatique est une valse entre les personnages dont la partition est l’amour, la jalousie, l’amertume et la rancœur. On suit l’évolution de l’histoire au fil de leurs rencontres ponctuées de dialogues savoureux et de bribes de chansons en play-back en complet décalage. Le film a reçu sept Césars dont celui du meilleur film et celui du meilleur scénario et le Prix Louis-Delluc. Samedi 5 mai à 22h15, dimanche 6 mai à 17h30, lundi 9 mai à 21h.
•CŒURS (2006). Avec Sabine Azéma, Isabelle Carré, Laura Morante, Pierre Arditi, André Dussollier, Lambert Wilson, Claude Rich, scénario de Jean-Michel Ribes d’après une pièce de Alan Ayckbourn. L’histoire des cœurs brisés, déçus, fatigués, pleins d’espoir de six personnages, qui se croisent, mais sans créer de liens véritables. Un mariage de fantaisie et de gravité récompensé d’un Lion d’argent à Venise. Vendredi 25 mai à 17h15, dimanche 27 mai à 20h, mercredi 13 juin à 21h.
•LES HERBES FOLLES (2009). Avec André Dussollier, Sabine Azéma, Anne Consigny, Emmanuel Devos, d’après L’Incident de Christian Gailly. Marguerite n’avait pas prévu qu’on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s’il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser…. « Un film de «formaliste effréné» qui met en joie » (Le Temps 18/11/2009). Prix exceptionnel du Jury (pour le film et l’ensemble de la carrière d’Alain Resnais) au Festival de Cannes 2009. Lundi 4 juin à 18h30, vendredi 8 juin à 15h15, samedi 16 juin à 15h, dimanche 17 juin à 20h.