Rétrospective

Hommage à Jean-Pierre Léaud. Stadtkino Basel

Hommage à Jean-Pierre Léaud. Stadtkino Basel

Nous sommes associés à cette série de films avec Jean-Pierre Léaud que présente le Stadtkino Basel et pour laquelle nos membres bénéficient d’une réduction de 50 % (sur présentation de la carte de membre à jour).

Jean-Pierre Léaud a 14 ans lorsque le public le découvre fin des années 50 dans Les 400 coups de François Truffaut, œuvre fondatrice de la Nouvelle Vague dont il sera, avec le personnage d’Antoine Doinel, l’un des acteurs les plus représentatifs. Puis il devient l’assistant de Jean-Luc Godard et obtient en 1966 le premier rôle dans Féminin-Masculin. C’est au carrefour des années 70 que Jean-Pierre Léaud connaît un certain âge d’or : il tourne avec Pasolini, Bertolucci, Rivette, Godard, Truffaut et campe même le personnage de Billy the Kid dans un film de Luc Moullet ! Mais de cette période, on se souvient surtout du trio culte que forme Jean-Pierre Léaud avec Bernadette Lafont et Françoise Lebrun dans La maman et la putain. Avec la disparition de Truffaut, c’est la fin d’une époque. Suit une période plus discrète pour Jean-Pierre Léaud, qui travaille aux côtés de Benoît Jacquot, Lucas Belvaux, Catherine Breillat, Aki Kaurismäki ou encore Olivier Assayas, réalisateurs avec lesquels il s’affranchit finalement de son encombrant personnage d’Antoine Doinel. Plus récemment on le retrouvait dans un film de Noémie Lvovsky, Camille redouble (2011), dans Le pornographe (2012) de Bertrand Bonello et dans quelques apparitions cinéphiles pour le réalisateur taïwanais, Tsai Ming-Liang.

Jean-Pierre Léaud reste sans conteste un acteur incontournable dans le paysage cinéphile français, c’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous vous proposons de redécouvrir une riche sélection de sa filmographie au Stadtkino de Bâle.

Au programme:

• LES QUATRE CENTS COUPS, de François Truffaut (1959).
Avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy, Guy Decomble, Georges Flamant.
"Les 400 coups assénés par François Truffaut retentiront longtemps", pouvait-on lire le 6 mai 1959 dans France Soir. Ce présage s’est depuis, largement avéré. Premier long métrage de Truffaut, pierre fondatrice de la Nouvelle Vague, grand succès critique et publique, ce film est aussi une œuvre autobiographique qui relate l’enfance difficile et turbulente du réalisateur, incarné par Jean-Pierre Léaud inoubliable. Vendredi 23 août à 15 h 15 – Samedi 24 août à 20 h – Vendredi 30 août à 17 h 30.

MASCULIN FÉMININ, de Jean-Luc Godard (1966).
Avec Jean-Pierre Léaud, Chantal Goya, Marlène Jobert, Michel Debord, Catherine-Isabelle Duport.
Masculin, féminin marque la première vraie collaboration entre Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Léaud, qui deviendra l’un de ses acteurs fétiches dans 9 de ses futurs films. Ce film librement adapté de deux nouvelles de Maupassant est, selon Godard, "un film dit de "jeunes" sur des jeunes gens". Ces "enfants de Marx et de Coca-Cola", qu’il filme, sont confrontés aux problèmes du monde des années soixante : la violence quotidienne, la guerre du Vietnam, la révolution sexuelle, le racisme, la confusion des valeurs. Vendredi 23 août à 17h30, et en septembre les dimanche 1er à 20h, samedi 7 et dimanche 15 à 15h15.

LE DÉPART, de Jerzy Skolimowski (1967).
Avec Jean-Pierre Léaud, Catherine-Isabelle Duport, Jacqueline Bir, Paul Roland, Leon Dony.
Le départ est une folle course de 48 heures à travers Bruxelles, non pas en voiture, mais à sa recherche : Marc, un garçon coiffeur de 19 ans, veut participer au départ d’un rallye qui se tient deux jours plus tard. Or, il n’a pas de voiture. Pour le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski, le choix de Jean-Pierre Léaud était crucial : il est alors l’acteur qui incarne le mieux la modernité européenne la plus flagrante et celui le plus à même d’insuffler à ce film nerveux son dynamisme et son esprit imprévisible. Sam. 31.08 à 18 h – Lun. 2.09 à 21 h – Ven. 6.09 à 22 h 15.

PORCILE, de Pier Paolo Pasolini (1969). En italien, sous-titré en allemand uniquement.
Avec Pierre Clémenti, Jean-Pierre Léaud, Alberto Lionello, Ugo Tognazzi, Anne Wiazemsky.
Au Moyen-Âge, dans le désert, un jeune homme affamé devient cannibale pour se nourrir. Le cannibalisme devient alors une véritable passion. Allemagne contemporaine, dans une luxueuse villa, un autre jeune homme est secrètement attiré par les porcs. Les deux jeunes gens périront de leurs vices, dévorés tous deux par les animaux. Le parallèle créé entre ces deux histoires, où alternent silences et monologues, mouvements et immobilité, est en fait l’équivalent esthétique de la dualité qui caractérise l’œuvre de Pasolini. On retrouve en effet, les oppositions marxisme-christianisme, civilisation-barbarie, magie-rationalisme, dont son œuvre est empreinte. Lun. 9.09 à 21 h – Jeu. 12.09 à 18 h 30 – Vend. 20.09 à 15 h 15 – Sam. 21.09 à 22 h 15.

LA NUIT AMÉRICAINE, de François Truffaut (1973).
Avec Jacqueline Bisset, Valentina Cortese, Jean-Pierre Léaud, François Truffaut, Nathalie Baye.
L’une des mises en abîme les plus célèbres du cinéma français : La nuit américaine a pour objet les splendeurs et misères d’une équipe de tournage dans les studios de la Victorine à Nice, au moment de la conception d’un film. Le rôle du réalisateur est tenu par François Truffaut lui-même. Sam. 7.09 à 17 h 30 – Vend. 13.09 à 20 h – Sam. 28.09 à 22 h 15 – Dim. 29.09 à 17 h 30.

LA MAMAN ET LA PUTAIN, de Jean Eustache (1973).
Avec Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun, Isabelle Weingarten, Jacques Renard.
Dans ce film culte du cinéma d’auteur des années 70, ce bijou est le chef-d’œuvre de Jean Eustache, Jean-Pierre Léaud partage l’affiche avec la regrettée Bernadette Lafont. Si l’argument est vieux comme le monde, un triangle amoureux, l’écriture d’Eustache, imprégnée d’amertume post-soixante-huitarde, poétique et râpeuse, sublime les éternelles passions-répulsions, supplications-menaces et autres fatales complications de ce petit jeu. Retrouver Léaud dans un rôle de germanopratin oisif un peu minable, dont l’angoisse existentielle à pour points de chutes une chambre d’hôtel partagée avec "une vieille de 30 ans", sa maîtresse régulière, et le Café "Les deux magots" où il rencontre Veronika, est un pur bonheur ! Dim. 8.09 à 20 h – Dim. 22.09 à 15 h 15 – Jeu. 26.09 à 19 h 45.

L’AMOUR EN FUITE, de François Truffaut (1970).
Avec Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier, Claude Jade, Daniel Mesguich, Julien Bertheau.
Dernier volet de la saga Doinel, L’amour en fuite conclut la série des films de François Truffaut mettant en scène le personnage romantique d’Antoine Doinel, double de Truffaut que Jean-Pierre Léaud s’est si naturellement approprié (Les Quatre Cents Coups (1959), Antoine et Colette (1962), Baisers volés (1968) et Domicile conjugal (1970)). Ponctué d’une soixantaine de flash-back des opus précédents, le film est une balade ludique, un adieu nostalgique au personnage finalement entré dans la maturité. Dim. 25.08 à 17 h 30 – Mer. 28.08 à 21 h – Dim. 8.09 à 15 h 15.

I HIRED A CONTRACT KILLER, d’Aki Kaurismäki (1990).
Avec Jean-Pierre Léaud, Margi Clarke, Kenneth Colley, T.R. Bowen, Imogen Claire.
Si pour ce polar existentiel tourné à Londres, loin de la Finlande, Kaurismäki opère pour la première fois un changement de décor, il reste fidèle à ses thèmes fétiches, le chômage et la détresse des petites gens. Cette comédie dramatique, dans laquelle Léaud campe un personnage entre Buster Keaton et un vampire dérisoire, est truffée de références et rend hommage à la Nouvelle Vague, aux films noirs anglais et au cinéma muet. Vend. 13.09 à 22 h 15 – Mer. 18.09 à 21 h – Sam. 28.09 à 17 h 30, Dim. 29.09 à 13 h 30

LA NAISSANCE DE L’AMOUR, de Philippe Garrel (1993).
Avec Lou Castel, Jean-Pierre Léaud, Johanna ter Steege, Dominique Reymond, Serge Thiriet.
Un film document sur la vie de deux amis, Paul et Marcus, l’un comédien, l’autre écrivain, qui se débattent dans des histoires d’amour. L’un des premiers rôles de Léaud dans lequel l’ombre d’Antoine Doinel s’estompe de façon quasi définitive. Dans ce film désenchanté, où il apparaît dans son corps vieilli, portant le poids des illusions, Léaud est pourtant lumineux. Mer. 11.09 à 21h – Lun. 16.09 à 18 h 30 – Sam. 21 à 15 h 15.

WHAT TIME IS IT THERE (Ni na bian ji dian), de Tsai Ming-liang (2001). Avec Kang-sheng Lee, Shiang-chyi Chen, Yi-Ching Lu, Tien Miao, Jean-Pierre Léaud. En V.O. sous-titrée.
Hsiao Kang est vendeur de montres dans les rues de Taipei. Quelques jours après le décès de son père, il rencontre une jeune femme qui part le lendemain pour Paris… Deux mots murmurés sur le banc d’un cimetière et, sur un écran de télévision, Les Quatre Cents Coups, où l’image de Léaud enfant s’inscrit en défiant le temps et la gravité. Il troue le film en un éblouissement. En intégrant quelques extraits des Quatre cents coups, le cinéaste avoue son admiration pour le film de François Truffaut qui est son film préféré. Sam. 24.08 à 22 h 15 – Lun. 2.09 à 18 h 30 – Mer. 4.09 à 21h.

LE PORNOGRAPHE, de Bertrand Bonello (2001).
Avec Jean-Pierre Léaud, Jérémie Renier, Dominique Blanc, Catherine Mouchet, Laurent Lucas.
Dans Le Pornographe, Jean-Pierre Léaud sublime tout ce qu’il a été : un père désemparé, un enfant pour son entourage, un homme incapable de vivre sans le cinéma mais blessé par ses assauts de vulgarité. Ex-réalisateur de films pornos, son personnage reprend du service en débarrassant le tournage des clichés qui déshonorent un genre censé montrer un acte d’amour et de plaisir. Vend. 13.09 à 15 h – Sam. 21.09 à 17 h 30 – Vend. 27.09 à 15 h 30.