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Les sorcières en Alsace. Histoire et légendes

Les sorcières en Alsace. Histoire et légendes

Conférence de Gérard Leser
Le Centre de l’Eglise française réformée, Holbeinplatz 7, Bâle

L’une des grandes peurs du monde paysan traditionnel était celle des sorcières, die Haxa ou les jnaches en patois welche, responsables de tous les malheurs. Chaque village avait la sienne, et presque chaque commune d’Alsace connaît son « Haxaplatzla » ou son « Haxaboda », où elles se réunissaient autrefois. Au service du diable, elles détiennent le pouvoir de faire des maléfices, et se retrouvent régulièrement en assemblées hebdomadaires ou mensuelles nommées «  sabbat », die Versàmmlung  en Alsace. Elles ont également la capacité de se transformer en animaux, le chat étant leur forme préférentielle, mais il y en a beaucoup d’autres dont le chien, le cheval, le lièvre… Elles fabriquent les orages qui détruisent les récoltes, ainsi que les vignes, et compromettent ainsi la survie de la communauté villageoise. Qui ne connaît l’expression «  a Watterhax »  encore utilisée aujourd’hui ?

Cet ensemble de  croyances et de représentations s’est mis en place sur plusieurs siècles, la sorcière cumulant deux crimes fondamentaux : l’apostasie (renoncer à Dieu et à tous les saints) pour servir exclusivement le diable,  et les maléfices ( nuire à la société humaine comme aux animaux). Et très tôt s’est mise en place l’équation sorcellerie = hérésie. Il fallait donc débarrasser la société de ces êtres néfastes et maléfiques en les traquant sans relâche.

Le XVIème et XVIIème siècles sont  les siècles des procès de sorcellerie qui ont allumés des milliers de bûchers dans toute l’Alsace et une bonne partie de l’Europe, entre 1532 et 1682. Des milliers de femmes accusées d’être des suppôts de Satan en ont été les victimes, broyées par un appareil judiciaire fonctionnant sur le principe de la procédure inquisitoriale, dont la finalité était de recueillir les aveux, das Bekenntnis, quitte à utiliser la torture. Le légendaire recueilli à partir du XIXème siècle a donné naissance à des récits qui évoquent les sorcières. Ce qui a le plus frappé l’imagination populaire, c’est leur pouvoir de prendre l’aspect d’un animal. Mais les malheurs de la vie quotidienne y sont également présents, ainsi que les  mystérieux sabbats qui ont tant marqué les esprits. 

Gérard Leser est président de la Société d’Histoire du Val et de la Ville de Munster, vice-président de l’Académie d’Alsace, historien-folkloriste.

Un apéritif suivra

Entrée: Non-membre CHF 15.-, gratuit pour les étudiants

Lieu de la manifestation

Le Centre de l’Église réformée française
Holbeinplatz 7, Bâle, Suisse

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